vendredi 8 juillet 2016

4ème chronique de l'été: Laissez toute espérance de John Connolly

L'auteur:
 John Connolly est un auteur irlandais né à Dublin, spécialisé dans le roman policier "noir", parfois même très "noir".
Avant de devenir écrivain professionnel, il a été journaliste pour The Irish Times; c'est pendant ses heures de loisirs qu'il a écrit son premier roman " Tout ce qui meurt" en 1999, avec pour héros principal le détective Charlie Parker, dit " Bird". Il continue malgré tout à publier des articles dans son journal, notamment des entretiens avec d'autres auteurs.
Le roman:
Bien qu'Irlandais résidant en Europe, John Connolly a la particularité notable de situer ses romans aux USA. "Laissez toute espérance" se passe en plein hiver, dans le Maine.
Mis à part le prologue, l'histoire est racontée à la première personne par Bird lui-même/
Extrait de la page 28: " C'est ainsi que ça a commencé pour moi, et pour une autre génération: deux événements violents et presque simultanés, un soir d'hiver, deux événements réunis par un unique, mince et sombre fil dont l'origine se perdait dans un écheveau de souvenirs aussi sanglants que lointains."
"Laissez toute espérance" semble être la suite directe du précédent, quelques mois plus tard: même style, même ambiance profondément noire, presque cinématographique par moments; même façon d'imbriquer le passé dans le présent, les souvenirs de Bird se mêlant au récit lui-même sans aucune transition, ce qui donne une impression de profondeur, de réalisme accru.
Le suspense:
les scènes s'enchaînent les unes après les autres sans que le lecteur puisse établir de lien avec le prologue; John Connolly déroule les fils de l'intrigue comme et où bon lui semble, menant le lecteur sur des pistes qui parfois semblent être des impasses...Finalement, plus on approche de la fin, plus les pièces du puzzle commencent à se mettre en place sous nos yeux, par touches successives, un peu comme on révèle un tableau en soulevant le drap qui le recouvre tout doucement...
Les personnages: 
on retrouve donc ici Charles Parker, anti-héros très attachant, justement par son statut de "anti-héros": il a peur, il a mal, il se trompe, il doute, il souffre, mais, au final, il résout cette affaire complexe, qui plonge ses ramifications dans le monde trouble de la mafia.
Angel et Louis: couple très peu conventionnel: Louis est noir, Angel est blanc; Louis est toujours sapé avec une élégance très recherchée; Angel est débraillé et ne se lave pas trop souvent; Louis est taciturne; Angel est extraverti; Mais ils sont tous les deux très louches, certainement peu recommandables,  mais aussi très fiables; dès que Charlie est en danger ou dans une situation délicate, ils répondent présent; j'aime beaucoup les dialogues entre ces deux personnages.
L'intrigue:
dans le prologue, on assiste à un règlement de compte entre truands, avec le meurtre d'un agent du FBI; puis, au suicide d'une vieille femme pensionnaire d'une maison de retraite dans la forêt où elle s'est sauvée.
Rita et son petit garçon Donald sont retrouvés morts dans leur appartement; aussitôt, c'est l'ex-mari Billy Purdue, connu pour ses actes violents, qui est soupçonné. Charlie, à qui Rita avait demandé d'intervenir auprès de Billy afin qu'il lui verse les arriérés de la pension alimentaire, se sent personnellement impliqué dans cette enquête.
Il va tout faire pour le retrouver avant ses poursuivants...mais la piste de Billy est jonchée de cadavres et se perd souvent dans un passé glauque dont les répercussions se manifestent dans le présent.
Mon avis:
roman très noir, très fort, très déstabilisant...Mais j'adore!!!
Ma note: 18/20

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