mercredi 3 août 2016

Bonjour tout le monde,
voici l'article que vous attendez tous avec une grand impatience...ou pas...:):)
9e chronique de l'été: le roman de Mikkel Birkegaard " Dans le livre des rêves".

L'auteur:
 Mikkel Birkegaard, nouveau venu sur la planète " polar et thrillers" est un auteur danois né le 9 décembre 1968. Il vit actuellement à Copenhague. Il est ingénieur informaticien. Il s'





est lancé dans l'aventure de l'écriture au début des années 2000.
Son premier roman " La librairie des ombres", ( dont le titre original est " Libri di Luca") devient très vite un best-seller dans son pays. Il avoue y avoir consacré deux années pour l'écriture, l'avoir retravaillé deux années supplémentaires et avoir galéré trois ans pour trouver un éditeur, ce qui explique que le livre ne sera publié en France qu'en 2010.

Quelques mots à propos de " Libri di Luca": Luca Campelli, propriétaire d'une vieille librairie nichée au cœur de Copenhague, est apparemment un homme sans histoire, tout dévoué à sa passion des livres. Pourtant, il meurt de manière soudaine et pour le moins étrange. C'est son fils Jon, avec lequel il a rompu tout contact depuis la mort de son épouse, vingt ans auparavant, qui hérite de son magasin. Entraîné bien malgré lui dans les méandres de l'histoire familiale, il ne tarde pas à découvrir le secret que renferme la vieille boutique: son père était à la tête d'une société secrète de " lettore" ( lecteurs en italien), des personnes dotées d'un pouvoir leur permettant d'influencer la lecture des autres, de créer des mondes imaginaires et d'inventer des histoires merveilleuses...bref de changer le cours d'une vie à travers en se servant des livres.
Voilà un premier opus très prometteur qui tourne autour du thème du pouvoir de la lecture, des mots; l'intrigue y est bien menée, sans temps morts, avec de nombreuses péripéties.

Le roman:
"Dans le livre des rêves" est en fait le troisième roman de Mikkel Birkegaard, le second n'ayant pas été traduit en français. Bien que cette histoire soit également empreinte d’onirisme, le rythme est plus lent, le suspense moins soutenu avec moins de rebondissements.
Toutefois, il faut noter son originalité avec la création d'une bibliothèque virtuelle et le combat de deux factions pour ou contre sa destruction.
Toute l'histoire est développée du point de vue d'Arthur qui se remémore, cinquante années après les événements, et qui raconte ce qui lui est arrivé en 1846, lorsqu'il était apprenti relieur de Mortimer Welles.

L'intrigue:
la vie tranquille d'Arthur, 10 ans, bascule lorsque son père, fonctionnaire au ministère du Livre, est retrouvé mort dans le port de Copenhague. S'ensuivent la misère et la déchéance sociale. Sept ans plus tard, il croise la route de Mortimer Welles, restaurateur de livres anciens et détective amateur à ses heures perdues, qui le sauve de la prison.
Le Danemark traverse alors une des périodes les plus sombres de son histoire: l'obscurantisme et la censure règnent en maîtres. L'accès aux bibliothèques est strictement réglementé et réservé à certains citoyens. C'est alors qu'Arthur découvre que son maître s'intéresse, depuis quelques années, à des disparitions inexpliquées et qu'il entend parler de la Bibliothèque, lieu ou seraient conservés tous les livres mis à l'index, tous les ouvrages interdits. La mort de son père aurait-elle un lien avec cette Bibliothèque?
Commence alors pour les deux hommes une enquête qui va les mener dans un univers de ténèbres.

Le roman s'articule autour des thèmes de la liberté de pensée, de la tyrannie politique, religieuse et culturelle afin de maintenir le peuple dans l'ignorance en contrôlant l'accès au savoir, véritable clé menant à l'indépendance intellectuelle; Mikkel Birkegaard nous adresse ici son message: notre patrimoine intellectuel est notre véritable richesse, nous devons le sauvegarder coûte que coûte; seul le savoir et l'accès à la connaissance sont capables de nous délivrer des chaînes visibles ou invisibles dans lesquelles les politiques nous enferment afin de mieux nous gouverner.

Les lieux:
l'histoire se déroule dans la Copenhague de 1846; l'atmosphère y est sombre, inquiétante, rappelant la Londres victorienne de la fin du XIXème siècle. L'auteur propose une carte bien utile pour se repérer dans les dédales de la cité.
Les personnages:
ici réside, à mon sens, l'une des faiblesses du roman; en effet, je les trouve un peu moins "percutants" que dans son premier roman.
Arthur, le narrateur, manque parfois d'initiative, de répartie; son jeune âge n'excuse pas forcément sa passivité face à certains événements. Pourtant, à certains moments, il est capable d'agir en toute autonomie, mais ces moments sont trop rares pour donner suffisamment d'épaisseur à son

personnage.
Quant à Mortimer Welles, il me fait penser, par certains côtés, au héros de Sir Arthur Conan Doyle, le fameux Sherlock Holmes: esprit brillant, logique, observateur, analytique, mais moins hermétique et distant que son homologue britannique.
Les deux personnages féminins, Elisabeth et Klara sont plus "étoffés" bien que leur rôle ne soit pas décisif. Je pense que l'une comme l'autre auraient mérité de participer plus activement au déroulement de l'intrigue.

Mon avis:
vous l'aurez certainement compris, " Dans le livre des rêves" ne répond pas à toutes ses promesses. Moi qui avait littéralement dévoré " Libri di Luca", je suis un peu déçue par le rythme plus lent et les personnages moins profonds.
Toutefois, malgré ces réserves, je lui reconnais des qualités certaines: originalité et inventivité dans la mise en oeuvre des thèmes; bonne connaissance de l'ancienne cité de Copenhague; son atmosphère lourde et oppressante qui en font un bon thriller.

Ma note: 15/20


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire